Le Collège vu par… Amélie

Amélie est étudiante dans le programme d’Acupuncture. Le Collège de Rosemont l’a rencontrée afin de discuter de son expérience collégiale.

Cheminement scolaire

Parle-nous un peu de tes intérêts. Qu’est-ce qui t’a amenée à choisir le programme d’acupuncture au Collège de Rosemont?

D’abord, c’est l’acupuncture que j’ai choisie. Et puisqu’elle se donnait juste au collège de Rosemont, je suis venue ici. En fait, c’est un processus étalé sur plusieurs années. J’ai fait mon premier cégep il y a belle lurette. Après un bac en psycho, j’ai étudié le journalisme et entre tout ça, j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose. J’ai eu des enfants et j’ai été en congé de maternité. En revenant au travail, je me suis aperçue que je ne voulais plus travailler à temps plein. J’ai réalisé que c’était très important pour moi et que je voulais être en relation d’aide. Puis, les choses se sont mises en place. Je pensais retourner à la maitrise, et finalement, j’ai fait une demande conjointe en maitrise et en acupuncture, et c’est ici que cela fonctionné. Je suis vraiment contente. C’est comme le bout de l’entonnoir pour moi. Ça vient mettre plein de pièces du puzzle ensemble qui me donne vraiment un métier qui allie entrepreneuriat, travail autonome et relation d’aide. Plus ça avance, plus ça confirme que j’ai fait le bon choix.

Comment as-tu trouvé l’idée de revenir dans le milieu collégial après toutes ces expériences professionnelles et académiques ?

Au début, j’avais une petite réticence. Étant adulte, dans la trentaine, j’avais l’impression de rétrograder. Mais ce n’est pas le cas du tout. C’est un programme professionnel qui se donne au niveau collégial, ce qui est avantageux pour les frais de scolarité. Aussi, j’étais sensible à la conception sociale autour des hiérarchies des études. J’avais fait des études universitaires de 2e cycle et j’ai hésité devant la décision de retourner au cégep. Mais cette conception est disparue quand j’ai découvert que le programme est tellement haut gradé, bien coté à travers le monde.

Le programme d’acupuncture

Qu’est-ce que tu as le plus aimé dans ton programme ?

J’ai aimé la gradation du programme. La première année, on est strictement dans la théorie. On apprend les bases de la médecine occidentale, la biologie, l’anatomie et la physiologie. Ensuite, on est introduit tranquillement à la philosophie orientale parce que c’est un nouveau langage qu’il faut lentement s’approprier. En deuxième année, on commence à voir le fonctionnement d’une clinique. Tout est vraiment graduel. Au début, on n’a pas l’impression qu’on va être en stage un jour. T’as l’impression que c’est vraiment deux mondes, mais on te prépare lentement aux stages qui sont prévus à la cinquième session. Alors, tu te rends compte que tu as tout ce qu’il faut pour bien les réussir. J’ai trouvé ça vraiment bien.

As-tu trouvé le programme exigeant par rapport aux études que tu as faites dans le passé ?

Oui, je n’ai jamais mis autant d’énergie dans mes études qu’en ce moment. J’ai quand même une facilité d’apprentissage. J’ai besoin de moins de temps de préparation et d’études que les autres étudiants, mais j’ai quand même travaillé très fort. Alors, le préjugé sur la difficulté des niveaux d’études ne s’applique pas au programme d’acupuncture. Ce qui est difficile, c’est la charge de travail. On a beaucoup de mémorisation. Pour la médecine occidentale, il faut apprendre comment le corps fonctionne. Pour la médecine orientale, c’est une nouvelle matière à assimiler. Apprendre plus de 300 points d’énergie, c’est beaucoup de par coeur. Mais quand on est dedans, c’est un travail passionnant. Pour mon cas, je dois concilier mes études et ma famille aussi. Réalistement, ça se fait, mais ça a pris du temps et de l’énergie en début de programme. Il faut être en bonne santé et être centré. C’est dans la joie qu’on fait ça. On est tellement content d’être ici qu’on le fait, mais c’est un défi.

Peux-tu me parler de l’approche des professeurs de ton programme ?

Ça varie beaucoup d’année en année. La première année, on est en théorie, on est dans un apprentissage plutôt magistral. On est en classe et on a des examens écrits. Ensuite, il y a un aspect pratique qui entre en ligne de compte. On apprend à faire la palpation. Donc, l’enseignant nous apprend à toucher et à comprendre le corps. Les professeurs ont des qualités différentes et sont bien spécialisés soit en cours magistraux, soit en cours pratiques. Des fois, les deux.

Est-ce qu’il y a des cours ou des types d’apprentissages que tu as particulièrement aimés dans ton programme ?

Oui, le stage consolide tout ce qu’on a vu. C’est la réalité clinique qui nous permet de développer une relation thérapeutique avec le patient.

Il y a aussi des stages que tu peux faire en Chine à chaque deux ans, mais j’ai décidé de ne pas y aller afin de travailler tout de suite après mon DEC. Tu peux les faire même après tes études, parce qu’ils te permettent d’accumuler des crédits de formation continue auprès de l’Ordre des Acupuncteurs du Québec.

Est-ce qu’il y a des enseignants qui ont particulièrement marqué ton passage au Collège ?

J’ai eu Marilyne Meloche comme coordonnatrice de stage. Elle m’a vraiment marqué. C’est mon coup de coeur, c’est un modèle à suivre en enseignement, en relation d’aide avec les patients. Au niveau professionnel, elle a sa clinique. C’est une professeure qui a une approche ouverte et respectueuse et qui m’a permis d’être autonome, d’être la thérapeute que je suis devenue aujourd’hui.

Comment décrirais-tu la relation entre les étudiants et les professeurs ?

Dans notre programme, on est majoritairement des adultes qui ont du vécu. Les professeurs nous enseignent à devenir autonomes, donc, ça ne fait pas de sens de nous asseoir et de nous dire quoi faire. Après, on s’en va sur le marché du travail, ça va être notre entreprise et nos affaires. La relation entre étudiants et profs n’est pas tant autoritaire.

Conciliation travail-études

Quelles sont les astuces que tu as développées pour concilier la famille et les études ?

Arrêter de m’en faire avec les moyennes de groupe. On est tous des étudiants super performants parce qu’on est motivés. Tu travailles super fort pour passer un examen et tu es fière de toi. Mais tu te rends compte que ta note est légèrement en bas de la moyenne et c’était décevant. Donc, j’ai décidé d’arrêter de regarder les moyennes parce que je n’ai pas la même réalité que les autres. Parfois, j’ai décidé d’arrêter d’étudier afin d’avoir une certaine qualité de vie, afin de ne pas me sentir coupable de ne pas être assise plus souvent avec mes enfants, afin de ne pas être épuisée parce que la fatigue s’accumule de session en session. De toute façon, ça va aller si tu suis tous tes cours. Et les professeurs sont conciliants et sont là pour t’aider.

Vie étudiante

Est-ce que tu t’es impliquée dans des activités socioculturelles au Collège ?

J’aurais voulu plus parce que je trouvais que l’offre était fun. J’ai seulement pris des cours de yoga gratuits qui étaient accessibles entre deux de mes cours. La professeure était vraiment super.  Quand c’est gratuit, on a moins envie de s’investir dans un cours, mais elle, elle me donnait envie d’y aller.

Est-ce que tu peux me parler de l’esprit de camaraderie que tu aurais pu avoir avec tes collègues de classe ou avec les professeurs ?

Dans une situation difficile ou en fin de session, les liens créés sont encore plus intenses parce qu’on se comprend et on s’entraide. Aussi, on est tous des gens super humains et attentifs à l’autre parce qu’on veut travailler en relation d’aide. C’est peut-être plus propice à créer des liens. Et nos professeurs sont comme ça aussi. C’est le côté humain du programme qui le rend fun. La camaraderie entre nous, c’est un des points forts, vraiment.

La suite après le Collège

Si on se tourne vers le futur, qu’est-ce qui s’en vient pour toi après l’obtention de ton DEC ?

Personnellement, ce n’est pas mon objectif d’avoir ma propre clinique parce que j’ai mis beaucoup d’énergie durant mes trois années d’études. Et on sait que monter une entreprise, ça demande beaucoup d’énergie aussi. Moi, j’ai décidé d’aller travailler dans deux cliniques différentes afin de prendre de l’expérience. Mais mon but ultime, c’est d’avoir ma propre pratique et d’être propriétaire d’une clinique qui emploierait d’autres thérapeutes. La philosophie du programme nous prépare bien à ça.

Mot de la fin

En général, que retiens-tu de ton expérience au Collège de Rosemont?

Ce que je retiens le plus, ce sont les relations positives ou négatives que j’ai développées avec mes collègues et avec les enseignants du programme. Ce sont ces relations qui ont rendu si intense mon expérience au Collège.

Si tu pouvais donner un conseil à une personne qui commencerait le cégep en Acupuncture, que lui dirais-tu?

Je lui dirais de faire tous les cours de base avant. Faire les deux, c’est beaucoup d’heures et d’études. Je me demande comment ce serait possible. Aussi, d’avoir une base en physiologie et en biologie. Je lui dirais de lire un manuel sur l’anatomie, ça aiderait beaucoup. Personnellement, ça me manquait un peu.

Y a-t-il quelque chose que tu aimerais ajouter avant de nous quitter?

Je pense que c’est vraiment un beau programme. On est chanceux d’avoir un programme de cette qualité au Québec. Notre formation est reconnue internationalement. Quand on va en stage en Chine, on sait de quoi on parle, donc c’est la preuve qu’on est vraiment bien préparés comme acupuncteur ici. Malgré la mauvaise perception qu’on en a, le programme est vraiment de haut niveau au collégial.

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